Laboratoire des pratiques
et identités journalistiques
Un total de seize médias ont été monitorés en presse écrite, radio, télévision et médias en ligne) pour un total de 204 productions journalistiques analysées en Belgique francophone. En Belgique francophone, les femmes représentent 27 % des personnes vues, entendues ou citées dans les médias traditionnels, et 30 % dans les médias en ligne. Ces chiffres sont très proches de la moyenne mondiale (26 %).
Néanmoins, la présence des femmes dans les nouvelles d’actualité varie fortement selon le type de support puisqu’elles sont 38 % en télévision et seulement 15 % en presse écrite :
De même, la présence des femmes apparaît dépendre étroitement des sujets traités. Une relative parité est atteinte concernant les actualités économiques (48 %), les sujets liés aux célébrités, aux arts et aux médias (50 %). En revanche, elles sont très minoritaires, voire absentes, dans les sujets qui concernent les actualités sociales et légales (29 %), la politique et le gouvernement (25 %), les sciences et la santé (11 %), la criminalité (11 %) et le sport (0 %).
Les femmes apparaissent moins souvent comme sujets, expertes ou porte‑paroles. Elles représentent 22 % des sujets de l’actualité, 18 % des porte‑paroles, 31 % des expertes ou commentatrices (en nette augmentation par rapport à 2020, où elles n’étaient que 5 %).
Au global, les femmes représentent 45 % des reporters et présentateur.rices de la journée étudiée, avec de fortes disparités selon les supports. En presse écrite, sur Internet et à la télévision, les femmes reportères et présentatrices représentent environ un tiers des effectifs de cette journée (33 % en presse écrite et 32 % à la télévision), alors qu’elles sont largement majoritaires à la radio, où elles comptent pour 70 %.
Cette différence peut être liée au taux de féminisation de la profession, qui est très faible en Belgique par rapport à d’autres pays, comme souligné dans le rapport « Être femme et journaliste en Belgique francophone », réalisé en 2018 par Manon Libert, Florence Le Cam et Lise Ménalque, trois chercheuses du LaPIJ.
Lorsque les journalistes sont des femmes, le pourcentage d’actualités mettant en avant des femmes est plus élevé : il est de 39 %. La répartition genrée des sujets de l’actualité est plus disproportionnée lorsque les journalistes sont des hommes : seulement 21 % des sujets sont des femmes pour 79 % d’hommes.
Le LaPIJ coordonne, pour la Belgique francophone, l’enquête 2025 du Projet mondial de monitorage des médias (GMMP) qui est la plus vaste étude globale sur la représentation des femmes et des hommes dans les médias, menée tous les cinq ans. Tous les cinq ans depuis 1995, il repose sur l’analyse synchronisée d’une journée témoin dans plus de 90 pays répartis sur tous les continents.
