Depuis 2015, le Burkina Faso est le théâtre de violentes attaques qui ont entraîné d’importants déplacements de populations, en particulier dans le nord du pays. Manon Dejean, étudiante en master de journalisme à l’ULB, s’est rendue au Burkina Faso afin d’étudier les pratiques des journalistes qui s’adressent aux personnes déplacées, pour son mémoire de Master.
Son travail met en avant l’évolution des pratiques des journalistes vers un « journalisme de paix » : d’abord concentrés sur la couverture des violences, les journalistes se sont ensuite consacrés à la société civile, pour mettre en avant les initiatives et les personnes victimes de cette crise. Ce sont alors des récits de solution qui ont émergé : sucess stories, portraits et témoignages empreints d’encouragement.
Elle s’intéresse également aux conséquences sociales de cette pratique de « journalisme de paix » sur les personnes déplacées internes. Il apparaît qu’au fil de la crise, les journalistes ont pris conscience de leur « pouvoir » et des conséquences d’un travail non-professionnel sur la société civile du Burkina Faso. Ces pratiques renouvelées de « journalisme de paix » sont envisagées par les journalistes comme des vecteurs de cohésion sociale.