Retardé par le confinement, le monitorage a été réalisé le 29 septembre 2020, journée marquée en Belgique par deux actualités fortes : la pandémie de covid-19 et la formation d’un gouvernement fédéral, ainsi que la campagne électorale aux Etats-Unis pour l’international.
Pour la première fois, les résultats concernent l’ensemble de la Belgique. Côté flamand, l’enquête a concerné les journaux De Standaard et Het Laatste Nieuws, le journal de 19h de la VRT et Het Nieuws de VTM pour la télévision, le journal de 8h de radio 1 pour la radio et les sites internet HLN.be et VRTNWS.be. Côté francophone, ont été analysés les JT de la RTBF, de RTL-TVI et Télésambre ; en radio, les journaux de la RTBF, de Bel-RTL et de Radio-Contact ; en presse écrite Le Soir, La Dernière Heure Les Sports +, et L’Avenir Namur. L’enquête a également analysé le contenu des sites 7sur7.be et le Vif.be, ainsi que quatre comptes twitter (ceux de RTBf info, Le Soir, Sudpresse et BX1).
Un constat principal peut être tiré des résultats obtenus : les femmes sont toujours extrêmement sous-représentées en tant que sujet de l’actualité, et ce, quel que soit le support. Elles représentent 28 % des sujets en presse écrite, 26 % en télé et 20 % en radio. Une différence notable existe entre médias flamands et francophones sur internet, puisque les femmes sont le sujet d’actualité de 41 % de l’échantillon francophone, contre seulement 16 % de l’échantillon flamand. Pour le dire autrement, les hommes représentent globalement 75 % des sujets d’information. C’est encore pire si l’on se penche sur le ou la principal.e protagoniste des sujets, qui est un homme dans 96 % des cas.
Du côté de la production de l’information, une inégalité apparaît également dans l’échantillon relevé ce 29 septembre 2020, puisque les femmes constituent 41 % des journalistes qui ont réalisé les informations, que ce soit en reportage, présentation ou annonce contre 59 % d’hommes. Le pourcentage de femmes journalistes impliquées en Belgique est plus faible que la moyenne européenne, qui est à 47 %. Dans le détail, les femmes ont été majoritaires en radio ce jour-là (58 %) et minoritaires en presse écrite (37 %) ainsi qu’en télé (35 %).
Cette différence peut être liée au taux de féminisation de la profession, qui est très faible en Belgique par rapport à d’autres pays, comme souligné dans le rapport « Être femme et journaliste en Belgique francophone », réalisé en 2018 par Manon Libert, Florence Le Cam et Lise Ménalque, trois chercheuses du LaPIJ.
L’ensemble des résultats mondiaux de l’enquête GMMP 2020 est à retrouver sur le site du GMMP. Les résultats des précédentes enquêtes menées en Belgique sont sur le site du LaPIJ (2015) et sur celui de l’Association des Journalistes Professionnels (2010).