Quelles sont les premières conséquences de la crise du Covid-19 sur les conditions d’emploi et de travail des journalistes belges francophones et germanophones ? Quels regards portent-ils et elles sur leur rôle et leur couverture de la pandémie au cours des semaines du confinement ? Une enquête sociologique, Journalisme en confinement, menée par l’ULB et l’UMONS, fait le point.
Le confinement avait commencé depuis quelques jours. Des journalistes travaillaient de chez eux, s’inventaient des studios maison, ou se rendaient sur le terrain pour raconter et montrer les réalités de la crise. Les discours sur le monde médiatique évoquaient des pertes abyssales du point de vue financier, certaines entreprises appelaient leurs journalistes à baisser leur temps de travail. Le sens même du travail était interrogé, et les repères professionnels en grande partie bouleversés.
Au Laboratoire des pratiques et identités journalistiques (ReSIC-ULB et UMONS), nous souhaitions comprendre comment les journalistes vivaient cette période de façon très pragmatique (incidences sur les revenus, sur les pratiques, sur les conditions de travail, etc.), mais aussi en allant chercher leurs ressentis (sur le rôle du journalisme, les compétences journalistiques, la qualité du travail). Nous avons lancé un questionnaire en avril et avons recueilli 492 réponses.
Ce travail s’intitule Journalisme en confinement et a été aussi l’occasion de lancer une nouvelle collection de monographies de notre laboratoire, intitulée Les Carnets du LaPIJ. Ce premier Carnet propose donc une synthèse des principaux résultats de l’enquête et montre des résultats contrastés : entre situations d’emploi détériorées pour certain.e.s, craintes pour le futur, relations parfois compliquées avec les sources ou l’environnement familial, mais aussi une formidable confiance dans le rôle social du journalisme.
A lire et commenter si vous le souhaitez en écrivant à flecam(at)ulb.ac.be !
Florence Le Cam, Manon Libert et David Domingo.